On ne sait pas qui était Homère. Il s'agit peut-être d'un homme, peut-être d'une femme, peut-être d'un groupe d'individus. Les spécialistes ayant diverses opinions sur le sujet, je vous laisse les consulter sur l'internet. Je vous livre ici, bien humblement, mes impressions de cet être créatif exceptionnel. Notez au passage que, pour simplifier la rédaction de ce texte, je vais utiliser le masculin.

 

En tant que narrateur, Homère agit un peu comme un drone. Il semble survoler les lieux, décrire l'action à son lectorat en utilisant des figures de style et des éléments de comparaison tirés de la nature. Par exemple, lorsque des soldats grecs, juchés sur une muraille, laissent tomber de grosses pierres sur la tête de leurs ennemis troyens, il compare ces projectiles à des grêlons, en hiver. C'est un peu comme s'il tournait un documentaire et l'ornait d'images pour relater le tout le plus objectivement possible. On ne ressent jamais d'émotion de la part du narrateur, témoin de ces évènements, et pourtant, la lecture de l'Iliade et de l'Odyssée nous provoque une panoplie de sentiments à celui ou celle qui les lit.

 

Selon nos connaissances de la société grecque de l'Âge du Bronze, qui précédait de quelques siècles celle de Platon et d'Aristote, le monde dans lequel Homère évoluait était patriarcal. On peut imaginer que remettre cela en cause pouvait être risqué, du moins si c'était fait de front. Homère présente des faits et donne la chance à son auditoire ou son lectorat de porter son propre jugement. Je l'imagine patient, intelligent et à l'avant-garde de son temps.